Lorsque je ressens une tristesse, tout mon corps semble se vider de son énergie. Une douce brume colorée de larmes diffuse à l’arrière de mes yeux et descend dans ma poitrine. J’ai envie de me blottir, en boule dans un fauteuil confortable ou sous une couette chaude ; envie de me laisser aller à penser à cette chose, si précieuse que j’ai perdue.
Il y a deux façons de voir les trésors que la vie nous enlève. On peut penser qu’ils disparaissent, ou se réjouir de les avoir récoltés, de s’être enrichi de leur rencontre et de l’aventure qu’ils nous ont procurés. La tristesse a pour fonction de permettre le renoncement.
Le grand paradoxe, est qu’elle nous permet de lâcher prise de nos trésors, pour partir vers de nouvelles aventures, riche intérieurement de ce que nous avons vécu.
On parle souvent de l’apaisement que procure l’acceptation de nos émotions. On omet que c’est par la tristesse que l’on peut lâcher prise de nos attentes, de nos espoirs déçus, de nos exigences malmenées par notre humanité.
N’ayons pas peur de vivre pleinement notre tristesse, elle n’est pas la dépression. La douce mélancolie du renoncement est le plus court chemin vers la joie.
Est-ce étrange ?
Si l’on permet à la tristesse d’hiberner, la joie ne s’en éveille que plus printanière. Le renoncement n’est pas une perte mais un renouvellement.
Notre cœur ne peut que grandir et s’il se brise, ce n’est que pour laisser germer les graines de la compassion…
