Se reconnecter par la compassion

Comment vivez-vous les situations d’isolement que vous traversez aujourd’hui ?
D’une manière ou d’une autre, nous sommes tous, de par le confinement, séparés de quelque chose d’important, un proche, un projet, un travail, une liberté ou même simplement séparé de quelque chose qui rythmait notre vie. Et cette situation de séparation crée une forme d’isolement.

Nous avons tendance à limiter le sentiment d’isolement au fait d’être seul. Mais notre cerveau perçoit en continue toutes les formes de régularités dans notre environnement. Lorsqu’une discontinuité survient, lorsque les attentes de notre cerveau ne sont pas rencontrées, une souffrance émerge. Nous devons créer de nouveaux repères.

Mais la séparation des gens que l’on aime est la plus douloureuse. La solitude et l’isolement ont un impact sur la santé physique (il réduit notre espérance de vie) et psychologique. John Cacioppo a montré que notre corps réagit au sentiment de solitude de façon comparable à une agression physique. Pas étonnant que l’on évite la solitude !

Les études ont montré que ce sentiment n’est pas seulement associé à la dépression mais bien un précurseur. Une analyse au cours du temps montre que la solitude apparait avant la dépression, ce qui montre que la solitude cause la dépression.

Et si à quelque chose une épreuve est bonne, j’ai l’espoir que le confinement que nous traversons va mettre en lumière un problème qui s’enracine depuis plusieurs décennies : l’isolement progressif dans lequel notre culture nous enferme. J’espère que nous pourrons parvenir à inverser cette spirale toxique. 

Et la psychologie a sa part de responsabilité à prendre. La plupart des approches thérapeutiques ont basé leur approche sur l’indépendance et l’autonomisation de l’individu (à quelques exceptions peut-être de la théorie de l’attachement et des approches associées…) Ce qui en soi est positif, sauf si c’est au détriment de la reconnaissance des besoins fondamentaux de lien affectif et d’une interdépendance positive.

Nous le voyons clairement aujourd’hui, sans les autres, nous ne sommes pas grand-chose. Avec tout l’or du monde, on ne peut acheter un produit qui n’est pas fabriqué, se promener dans une forêt détruite ou être joyeux lorsque ceux que l’on aime sont souffrants. L’argent peut détruire autant qu’il peut créer s’il est utilisé sans conscience. Et nous réalisons à quel point nous dépendons les autres pour les plus petites choses de notre vie.

Alors comment restaurer ces liens sacrés dont nous sommes privés aujourd’hui. Une façon simple, mise en lumière par Paul Gilbert, fondateur des Thérapies Fondées sur la Compassion est de s’ouvrir à recevoir de la compassion. La compassion, la motivation à prévenir et libérer les souffrances est quelque chose que l’on peut offrir aux autres. Mais on oubli souvent à quel point il est important d’en recevoir. 

Mais comment faire lorsque l’on est seul ? Notre cerveau a cette incroyable capacité de réagir aux images d’un film comme si c’était une réalité. Simplement en créant mentalement la réalité dont nous avons besoin, un idéal de compassion ? Nous pouvons répondre à notre besoin et créer une présence bienveillante et chaleureuse présente pour nous quand nous le souhaitons et quand nous en avons besoin. On essaye ?

Prenez le temps d’imaginer la personne idéale, réelle ou imaginaire dont vous auriez besoin pour vous sentir pleinement vu, entendu et compris. A quoi ressemblerait cette personne ? 
Que serait le ton de sa voix ? Quel serait votre ressenti en sa présence ? Quelles seraient ses qualités ? La sagesse ? La gentillesse ? Le courage ?

Comment pourriez-vous vous sentir si vous receviez cette compassion ?

Lorsque j’étais au fond de mon lit avec ce fameux COVID, j’imaginais notre mère la terre, comme une mère enceinte de la planète bleue. Je la voyais partageant la souffrance des hommes. Son regard triste, plein de bienveillance et ses bras doux mais infiniment puissants attendaient ma souffrance pour la porter. Je lui ai écrit un micro-poème écho de mon ressenti :

Notre mère, la terre
Je mets ma souffrance entre tes mains
Je mets notre souffrance entre tes mains
Puissions-nous garder le cœur suffisamment ouvert pour recevoir ton amour


Pour différentes raisons certaines personnes ressentent une réticence à s’ouvrir à la compassion. C’est parfaitement légitime. Si c’est votre cas, essayez d’observer cette réticence avec curiosité en bienveillance. Si vous voulez aller plus loin dans l’expérience de recevoir de la compassion et apaiser des sentiments de séparation ou d’isolement, j’ai enregistré pour vous une guidance audio qui pourra vous accompagner. Vous pouvez essayer ici, ou dans l’onglet guidances audio.  

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